Alcatel-Lucent ou l'oubli des salariés
Le Monde se livre à l'intéressant exercice de revenir sur la fusion Alcatel-Lucent pour lier deux problématiques intéressantes: l'absence de bons résultats financiers et l'absence de motivation des salariés. Rappellons que Serge Tchuruk avait déjà choqué une bonne partie de ses salariés en 2001 en appellant de ses voeux "une entreprise sans usines".
Si on lit l'article, que peut on percevoir ? Tout d'abord que la fusion reposait uniquement sur une logique défensive "pour grossir" avec l'absence d'une vision stratégique forte alors que les deux entreprises allaient mal semble peu pertinente.
A contrario, la fusion HP-Compaq, défensive également, s'appuyait sur 2 piliers clairs: rationnaliser le réseau de distribution physique et donc obtenir de meilleures conditions commerciales et se renforcer sur l'image numérique comme point différenciant façe à un DELL misant sur le "low cost".
Ensuite, l'oubli total de l'humain comme élément clé dans une entreprise: on voit que le "plus personne ne sait qui dirige" et l'inflation hiérarchique ont été mis sur pied hativement pour faire face à un sabrage éclair dans les effectifs. Faute d'une planification ou de l'association des salariés à ce changement d'organisation, l'entreprise se trouve encore moins productive qu'avant ce qui conduit à de nouvelles suppressions d'emploi.
Et enfin que l'hyper-spécialisation peut aussi jouer des tours quand le contexte compétitif évolue aussi rapidement que celui des télécoms: un exemple sans doute à méditer pour ceux qui veulent faire de Suez-GDF un "pure player" de l'énergie.