Suppression de la publicité sur France Télévisions: quel impact ?

Publié le par Marie K

undefinedLa suppression de la publicité sur France Télévision nous semble être une vraie fausse bonne mesure et pose un grand nombre de problèmes sans solution.

Examinons d'abord l'approche comptable tout simplement : l'assiette publicitaire actuelle serait difficile à remplacer par des "pourcentages de revenus publicitaires" du secteur privé, déjà soumis lui aussi, très logiquement, à des quotas. En deux mots : le revenu généré par le temps de publicité sur les chaînes privés ne saurait être extensible sans impacter encore la qualité.

Taxer les abonnements ADSL ensuite, c'est obérer l'accessibilité des abonnements alors que le taux d'équipement des foyers représentent un élément clé pour créé un écosystème favorable pour les entreprises de ce secteur. Déjà sa prochaine soumission au COSIP, une redevance du CNC qui finance la production télévisuelle française, ne fait pas le bonheur des fournisseurs d'accès Internet loin s'en faut.

La perte des revenus pour les chaînes publiques serait donc logiquement telle qu'elles devraient abandonner leur participation financière à tout un pan de la production audiovisuelle française. Cela impactera donc aussi, évidemment, l'emploi de ce secteur : suppression des postes stables au sein du service public et de ses sous-traitants au profit de précaires, ces mêmes précaires seront eux même de moins en moins bien rémunérés.

Si cette mesure considérée "de gauche", n'a pas été appliquée par la gauche elle-même, quand elle était au pouvoir, c'est parce qu'il existe précisément des raisons qui plaident contre.

Prendre comme modèle la BBC, c'est accepter d'investir lourdement pendant 10 ans pour construire une référence de qualité avec des ressources stables et non de bouleverser un écosystème économique sans concertation. Transposé en France, cela signifie également que France 2 ressemblera à France 5 tandis que France 5 et France 4 disparaîtront.

Enfin, il y a une raison supplémentaire, qui peut paraître surprenante évoquée dans un espace de "gauche" : Il est bon pour le service public d'être confronté à des impératifs d'audience et au monde commercial en général. Oui, ce qui fait la différence entre TF1 et France 2 , c'est précisément le fait que la seconde doit constamment réaliser un équilibre entre les exigences de l'audience et sa mission de service public. Y-a-t-il de la place pour une seconde "Arte" très exigeante et élitiste dans le PAF ?

Il est absolument ahurissant de voir des organismes et institutions de l'audiovisuel, comme la Scam -société civile des auteurs multimédia-, se dépêcher de féliciter Nicolas Sarkozy sans aucune concertation avec leur base pour cette proposition dite "de gauche", tandis que les seuls vrais bénéficiaires sont les propres amis du président, dans les médias et l'audiovisuel qui voient leurs actions progresser sur la projection de ce qu'il croient être "une manne" de recettes publicitaires à venir.

Publié dans tribune libre

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F
Si l'arrêt de la publicité va se mettre en place sur France télévision, ce ne sont pas uniquement les chaînes concurrentes qui bénéficieront d'un partage de cette manne financiére. Certains annonceurs déjà présents sur Tf1, Canal où M6, verraient plus une accentuation publicitaire vers le net.
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