Parisot contre l'UIMM, quel combat ?
Le scandale déclenché par la révélation des opérations occultes de l'UIMM accentué par le parachute doré offert à son ex-patron fait actuellement les gros titres de la presse, notamment grâce aux réactions de madame Parisot présidente du MEDEF.
Sa demande de remettre les mandats paritaires de l’UIMM dans « les mains des chefs d'entreprise et de les sortir des mains des hommes ou des femmes d'appareil» s’inscrit dans une posture offensive qui suscite, notamment à gauche et dans les syndicats des réactions contradictoires, allant de la défiance la plus totale à l’encouragement manifeste.
S’agit-il pour madame Parisot « d’utiliser la crise pour asseoir son autorité », comme le suggère Julien Dray ou faut-il soutenir son combat « pour une éthique forte, nécessaire à la libre entreprise » selon l’expression de Michel Rocard ?
Mais d’autres, et nous en sommes, remarquent que cette crise peut être l’occasion de mettre à plat devant l’ensemble des acteurs sociaux des pratiques d’un autre âge qui ne peuvent qu’accroître l’immense méfiance qui règne sur les rapports sociaux dans notre pays. Il ne s’agit pas d’absoudre madame Parisot et le MEDEF de sa part de responsabilité, indéniable, ni de nier la persistance d’oppositions d’intérêts entre chefs d’entreprise et salariés.
Il ne s’agit pas non plus d’être aveugle devant l’essentiel, la dégradation de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui est historiquement basse à l’inverse d’une productivité qui ne cesse de s’améliorer comme l’a montré une étude de la Banque des Règlements Internationaux. Il ne s’agit pas enfin de nier la colère de nos compatriotes devant la stagnation de leur pouvoir d’achat comme le montrent le développement des conflits dans le secteur privé et chez les cadres.
En revanche pour ceux qui, avec Désir d’entreprendre, veulent réconcilier les français avec l’entreprise toute action allant dans le sens d’une plus grande transparence, une plus grande clarté dans le couple « conflit/négociation » entre les partenaires sociaux ne peut qu’être qu’encouragée.