Parisot contre l'UIMM, quel combat ?

Publié le par Marc

Parisot.jpgLe scandale déclenché par la révélation des opérations occultes de l'UIMM accentué par le parachute doré offert à son ex-patron fait actuellement les gros titres de la presse, notamment grâce aux réactions de madame Parisot présidente du MEDEF. 

Sa demande de remettre les mandats paritaires de l’UIMM dans « les mains des chefs d'entreprise et de les sortir des mains des hommes ou des femmes d'appareil» s’inscrit  dans une posture offensive qui suscite, notamment à gauche et dans les syndicats des réactions contradictoires, allant de la défiance la plus totale à l’encouragement manifeste. 

S’agit-il pour madame Parisot « d’utiliser la crise pour asseoir son autorité », comme le suggère Julien Dray ou faut-il soutenir son combat « pour une éthique forte, nécessaire à la libre entreprise » selon l’expression de Michel Rocard ? 

Certains ne manquent pas de rappeler que les prises de positions de madame Parisot viennent un peu tard. En septembre dernier, la présidente du MEDEF avait en effet attendu plus d'une semaine pour réagir aux révélations sur les 120 millions d'euros retirés en cash des caisses de l'UIMM par Denis Gautier-Sauvagnac.

Mais d’autres, et nous en sommes, remarquent que cette crise peut être l’occasion de mettre à plat devant l’ensemble des acteurs sociaux des pratiques d’un autre âge qui ne peuvent qu’accroître l’immense méfiance qui règne sur les rapports sociaux dans notre pays. Il ne s’agit pas d’absoudre madame Parisot et le MEDEF de sa part de responsabilité, indéniable, ni de nier la persistance d’oppositions d’intérêts entre chefs d’entreprise et salariés.

Il ne s’agit pas non plus d’être aveugle devant l’essentiel, la dégradation de la part des salaires dans la valeur ajoutée qui est historiquement basse à l’inverse d’une productivité qui ne cesse de s’améliorer comme l’a montré une étude de la Banque des Règlements Internationaux.
Il ne s’agit pas enfin de nier la colère de nos compatriotes devant la stagnation de leur pouvoir d’achat comme le montrent le développement des conflits dans le secteur privé et chez les cadres.
 

En revanche pour ceux qui, avec Désir d’entreprendre, veulent réconcilier les français avec l’entreprise toute action allant dans le sens d’une plus grande transparence, une plus grande clarté dans le couple  « conflit/négociation » entre les partenaires sociaux ne peut qu’être qu’encouragée.

Publié dans tribune libre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
En réponse à DominiquePourquoi tout ramener à des questions de personnes?Ne pas voir que, face à  l'opinion publique et aux changements structurels ( montée des services, crise du mode de management traditionnel ) , le patronat est obligé de se donner un autre visage, c'est se priver d'une analyse des changements et rester dans une posture  négative , l'article dit clairement qu'on attend rien des personnes mais beaucoup d'un mouvement d'opinion et aussi de l'apiration des vrais entreprenurs de clarifier les rapports sociaux en France  en cessant  un manichéisme très improductif.
Répondre
D
la colère de Parisot était bien jouée, un peu surjouée même, "ces sacrés menteurs: quelle belle invention de communicant.En effet, on ne peut pas croire un seul instant que les dirigeantsdu MEDEF n'aient pas été au courant, Parisot comprise. Ue contribution volontaire qui passerait totalement inaperçue la ficelle est un peu grosse.Sur le fond, la notion de fluidification des rapports sociaux à coup de billets en dit long sur la conception des relations humaines qu'on ces gens. Il s'agit d'un rapport au fric qui tient du religieux donc de l'irrationnel, ce qui est quand même paradoxal, avouons le de la part de ceux qui se veulent réalistes.Ce ne sont pas eux qui nous réconcilieront avec l'entreprise mais d'autres comme le mouvement ETHIC .au fait qu'en pense son fondateur Yvon GATTAZ qui fut, si je ne m'abuse président du CNPF? Etéait-il lui aussi ignorant de ces pratiques. Son avis nous interesse ,non?
Répondre
A
Je suis tout à fait d'accord avec ta position
Répondre