Royal /Parisot , clarifier les bases d’un véritable dialogue social

Publié le par Marc

Le Medef n'a toujours pas "digéré" les 35 heures. La passe d'armes entre Ségolène Royal et Laurence Parisot, samedi 17 mars sur France 3, l'atteste. Estimant, sur le plateau de l'émission France Europe Express, qu'elle faisait "un effort pour sortir des dogmes" économiques et sociaux, la candidate socialiste à l'élection présidentielle a exhorté la présidente de l'organisation patronale à faire de même et à cesser de "mettre toujours en avant la question des 35 heures"

Dès  le lendemain la présidente du MEDEF  s’invitait dans la campagne présidentielle en confirmant sans surprise son soutien (pour le moins embarrassant) aux propositions des candidats de droite sur la défiscalisation des heures supplémentaires (Sarkozy)  et la suppression des charges pour les deux nouvelles embauches (Bayrou).

Qui plus est, alors que Ségolène Royal veut changer les règles du jeu pour permettre l’instauration d’un véritable dialogue social en France, Laurence Parisot demande aux partenaires sociaux de demeurer dans un jeu dont le patronat reste le maître et généralise la précarité avec le CNE.

Pourquoi un tel acharnement contre la réduction du temps de travail ?  Un retour sur l’histoire sociale de notre pays permet rapidement de comprendre que la durée du travail, c'est-à-dire la possibilité pour les uns de pouvoir disposer du temps des autres, est l’une des constante d’une certaine forme de conception de la gouvernance des entreprises.

Certes on ne peut que constater que la France se situe  en dessous de la moyenne des pays européens les plus efficaces pour ce qui est de la  durée totale du travail , mais c’est ici que deux conceptions s’affrontent ; au centre de la campagne électorale que résument les deux slogans "travailler plus pour gagner plus"( Sarkozy)  et du "travail pour tous" (Ségolène Royal):

 -soit augmenter la durée du travail des personnels en place, ce que proposent MM Sarkozy et Bayrou, en détaxant les heures supplémentaires.

 -soit mettre au travail ceux qui peuvent l’être, notamment les jeunes et les seniors de 50/60ans, solution retenue par le pacte présidentiel de Ségolène Royal

Cette seconde solution qui passe par la diminution prioritaire du taux de chômage des seniors et des jeunes pourrait s’accompagner d’une négociation adaptée à chaque type d’activité. Pour les uns une approche annuelle du volume d’heure travaillées serait souhaitable, pour les autres des solutions ad hoc pourraient être recherchées

La droite quels que soient ses projets devraient se souvenir qu’un dialogue social durable, que Ségolène Royal veut gagnant/gagnant sans dogme et sans tabou , ne pourra être engagé dans ce pays sans une mutation de l’approche des partenaires . Les syndicats semblent y être prêts, alors qui bloque ?

Publié dans tribune libre

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R
Je ne suis pas choqué que Madame PARISOT défende les positions qu'elle défend. Elle est présidente du MEDEF et défend les interets de ses adhérents. Je suis néanmoins en désaccord avec elle quand elle explique tout le mal que les 35 heures ont fait à la France. La croissance économique et les créations d'emplois ont été nombreuses lors de  leurs mises en place!<br /> Il est vrai qu'il peut apparaitre regrettable de souvent passer par la loi.<br /> A mon sens, il faut améliorer la représentativité des syndicats pour qu'aucun accord ne soit signé quand il ne représente pas l'avis d'au moins 50% des voix aux élections professionnelles.<br /> Je suis content qu'elle en appelle à la négociation entre partenaires sociaux et que Segolène ROYAL ne parle plus d'un syndicalisme obligatoire, comme elle l'avait fait il y a quelques temps!
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A
Il me semble que le débat concernant le temps de travail doit porter sur le temps choisi. <br /> De ce point de vue notamment le slogan de Sarkpzy est tout à fait fallacieux: ce n'est pas le salarié qui choisit de faire des heures supplémentaires mais le patron.<br /> De même ce n'est trop souvent pas le salarié qui choisit des emplois à temps partiel.<br /> En revanche je ne pense pas que la manière dont a été conduite la réforme des trente cinq heures soit la bonne. Cela a occasionné beaucoup de blocages inutiles et çà reste pour beaucoup de patrons et du reste de salariés une cause de rancoeurs. <br /> Ce qu'il faut déduire de cela c'est que le mode d'évolution des réalités sociales appelé par Ségolène Royal via la négociation entre partenaires sociaux est la voie d'un pays moderne. Le jour où Ségolène Royal sera élu le MEDEF devra de manière pragmatique prendre acte de la volonté des français et examiner comment il s'inscrit dans cette dynamique. Le temps de l'idéologie sera terminé et les problèmes pourront être traités par les partenaires sociaux.<br /> Arthur
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